En avril 2024, une célébration unique en son genre des plus grandes réalisations canadiennes en recherche a été organisée. Les personnes qui y ont assisté ont pu en apprendre davantage sur le parcours valorisant, mais parfois ponctué de difficultés, qui mène à la reconnaissance nationale et internationale. Cette activité inaugurale de l’Initiative pour l’excellence mondiale a rassemblé des chercheuses et chercheurs en herbe pour souligner les remarquables talents en recherche du Canada tout en inspirant la prochaine génération et en lui pourvoyant des moyens de réussir.
L’activité a proposé un panel de chercheuses et de chercheurs primés qui ont fait part de leur expérience, ainsi qu’un entretien entre Elizabeth Cannon et Donna Strickland qui a parlé de son parcours jusqu’à l’obtention d’un prix Nobel. La célébration s’est conclue par une réception de réseautage.
Les faits saillants de l’activité sont détaillés ci-dessous.
Conférencière principale
Donna Strickland, professeure au Département de physique et d’astronomie de la University of Waterloo, est l’une des lauréates du prix Nobel de physique de 2018, qui soulignait la technique d’amplification par dérive de fréquence qu’elle a mise au point avec Gérard Mourou, son directeur de thèse à l’époque. Ces éminents travaux ont été publiés en 1985, alors que Mme Strickland était étudiante au doctorat à l’Université de Rochester dans l’État de New York. Ensemble, les deux scientifiques ont ouvert la porte aux impulsions de laser les plus intenses jamais produites. Leurs travaux trouvent aujourd’hui plusieurs applications dans les secteurs de la fabrication et de la médecine – ils permettent entre autres de réaliser une incision de la cornée dans une chirurgie oculaire au laser, et l’usinage de petites pièces en verre pour les téléphones cellulaires.
Mme Strickland a été attachée de recherches au Conseil national de recherches Canada, physicienne au Laboratoire national Lawrence Livermore et membre du personnel technique à l’Université de Princeton. Elle s’est jointe en 1997 la University of Waterloo, où son groupe s’intéressant aux lasers ultrarapides élabore des systèmes de haute intensité pour des études d’optique non linéaire. Elle a reçu une Bourse de recherche Sloan, une Bourse du premier ministre pour l’excellence en recherche et un prix Cottrell Scholar. Elle est membre de la Société d’optique des États-Unis, dont elle a été présidente en 2013, de la Société royale du Canada et de la Société internationale d’optique et de photonique. Mme Strickland est par ailleurs membre honoraire de l’Académie canadienne du génie et de l’Institut de physique du Royaume-Uni. En plus d’avoir reçu un prix Golden Plate de l’Academy of Achievement, elle détient de nombreux doctorats honorifiques.
Mme Strickland a obtenu un doctorat en optique à l’Université de Rochester et un baccalauréat en ingénierie à la McMaster University.
Animatrice
Elizabeth Cannon est officière de l’Ordre du Canada. Elle est devenue rectrice émérite de la University of Calgary après en avoir été rectrice et vice-chancelière. Avant d’être à la tête de cette université, Mme Cannon en a été la doyenne de l’École d’ingénierie Schulich. Elle est membre de la Société royale du Canada et de l’Académie canadienne du génie, ainsi qu’associée étrangère élue à l’Académie nationale de génie des États-Unis. Elle a été coprésidente de la Table ronde du milieu des affaires + de l’enseignement supérieur, membre du conseil d’administration d’Universités Canada et a fait partie de plusieurs groupes et comités consultatifs, dont le Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation. Mme Cannon siège actuellement au conseil d’administration de l’Université Aga Khan et de la Fondation Gairdner et est mentore (fellow) au Laboratoire de destruction créatrice (Rocheuses). Elle est également directrice d’entreprise et investit dans des entreprises en démarrage.
Animatrice
Jill Clark est une professionnelle bilingue des communications, conférencière, rédactrice, stratégiste et chef d’équipe. Travaillant fièrement pour la Fondation Rideau Hall depuis 2018, elle a travaillé auparavant pour la Commission des débats des chefs et à titre de consultante en France et en Suisse. Elle a entre autres animé la cérémonie de remise des prix nationaux Ingénieux+, le rassemblement national de Catapulte et une conférence du Toronto Global Forum. Mme Clark est conférencière TEDx et entretient une passion pour les arts et pour la communication de récits.
Intervenante
Lenore Fahrig est professeure chancelière de biologie à la Carleton University, à Ottawa. Mme Fahrig et ses étudiantes et étudiants s’intéressent à l’influence des modifications au paysage attribuables à l’être humain – le remplacement des forêts, des milieux humides et des autres habitats naturels par des routes, des terres agricoles et des villes – sur les espèces sauvages et la biodiversité. Les espèces étudiées comprennent entre autres des grenouilles, des tortues, des oiseaux, des chauves-souris et d’autres mammifères, des insectes, des araignées, des plantes et des lichens. Mme Fahrig est particulièrement reconnue pour ses travaux sur la fragmentation des habitats : elle a montré que, pour une même surface totale, la protection de plusieurs petites zones contribuait autant à la conservation des espèces que la protection de quelques grandes zones d’habitat. Elle est également reconnue pour ses travaux montrant l’importante incidence des routes et de la circulation automobile sur les espèces sauvages, en particulier les amphibiens. Au milieu des années 1980, Mme Fahrig a coprésenté le concept de connectivité des habitats, qui est désormais largement appliqué en urbanisme et en aménagement du territoire.
La chercheuse a en outre publié plus de 250 articles scientifiques, qui sont fréquemment cités. Membre de la Société royale du Canada, elle a reçu une Bourse de recherche Guggenheim, une médaille Miroslaw Romanowski pour les sciences de l’environnement, le prix Distinguished Landscape Ecologist du volet nord-américain de l’Association internationale pour l’écologie des paysages, et le prestigieux prix Frontiers of Knowledge de la Fondation BBVA en 2022.
Intervenant
Chidi Oguamanam, professeur titulaire à la Faculté de droit (section de common law) de l’Université d’Ottawa, est affilié aux trois centres d’excellence de l’établissement : le Centre de recherche en droit, technologie et société, le Centre du droit de l’environnement et de la durabilité mondiale et le Centre de droit, politique et éthique de la santé. Il est également membre du Groupe de droit international. M. Oguamanam est titulaire d’une chaire de recherche en bio-innovation, systèmes de savoirs autochtones et gouvernance mondiale du savoir à l’Université d’Ottawa. Il est directeur d’Accès et partage des avantages au Canada et cofondateur du partenariat Open African Innovation Research. Il est également titulaire de bourses de recherche avancées du Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale, du Département de propriété intellectuelle de l’Université du Cap et du Centre de droit international et de développement durable. Il a été intronisé au Collège des nouveaux chercheurs, artistes et scientifiques de la Société royale du Canada. M. Oguamanam est admis au barreau au Nigeria et au Canada et est membre de l’Association du barreau nigérien et du Barreau de la Nouvelle-Écosse. Il est colauréat du prix Partenariat 2023 du Conseil de recherches en sciences humaines.
Intervenant
Robert Zatorre est un neuroscientifique de la cognition dont les travaux portent sur le substrat neuronal pour la cognition auditive, plus particulièrement sur deux aptitudes complexes et typiquement humaines : la parole et la musique. Il a publié, avec ses collaborateurs, plus de 280 articles scientifiques traitant notamment de la perception de la hauteur de sons, d’imagerie auditive, de l’oreille absolue, de la perception de l’espace auditif, et du rôle du circuit mésolimbique de récompense dans la médiation du plaisir musical. Sa recherche couvre tous les aspects du traitement des informations auditives chez l’humain, qu’il s’agisse de l’étude des propriétés fonctionnelles et structurelles du cortex auditif, de la différence entre ces propriétés selon l’hémisphère, et des changements qu’entraînent la formation ou une perte sensorielle. Son laboratoire a recours à l’IRM fonctionnelle et structurelle, à la magnétoencéphalographie (MEG) et à l’électroencéphalographie (EEG), à des techniques de stimulation du cerveau, ainsi qu’à des mesures cognitives et psychophysiques. En 2006, il a fondé le laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son BRAMS, qu’il codirige; il s’agit d’un consortium multi-universitaire unique en neuroscience cognitive de la musique, doté d’installations de pointe. En 2011, on lui a attribué le Prix annuel Plasticité Neuronale de la Fondation IPSEN. En 2013, il a reçu le Prix Knowles en recherche sur l’ouïe de l’Université Northwestern, et en 2017, il a été élu à la Société royale du Canada. En 2020, il a reçu le Prix C.L. de Carvalho-Heineken en sciences cognitives, le prix scientifique international le plus prestigieux aux Pays-Bas.