2021
Amira Mittermaier
Rédiger une ethnographie de Dieu grâce à une bourse Guggenheim

2021
Rédiger une ethnographie de Dieu grâce à une bourse Guggenheim
Amira Mittermaier, lauréate d’une bourse Guggenheim en études religieuses, aborde un sujet très exigeant : l’ethnographie de Dieu.
« D’habitude, une ethnographie est un livre écrit à propos d’un endroit, d’un peuple, d’une communauté ou d’une personne. De mon côté, je tente de placer Dieu au centre de mon texte ethnographique, ce qui est paradoxal et complexe, soutient la professeure de la University of Toronto. Pour moi, il s’agit d’un défi rédactionnel fort intéressant. »
Mme Mittermaier s’intéresse particulièrement à Dieu en tant que figure centrale dans la vie des musulmans. « Je m’intéresse à l’islam et à la façon de le pratiquer sur le terrain, en observant comment les gens intègre la tradition religieuse dans leur quotidien. »
Soutenu par une bourse Guggenheim, son projet actuel « s’appuie sur l’anthropologie de l’islam, mais aussi de la vie musulmane, et sur la signification que cette religion revêt dans un endroit comme l’Égypte ».
« Ce travail m’interpelle aussi parce que je trouve que mon domaine, l’anthropologie de l’islam, ne donne pas assez d’espace à Dieu, comme si Dieu n’était pas vraiment une figure centrale. Pour avoir une meilleure compréhension de l’islam, il faut donner de la place à Dieu. »
« C’est aussi un moyen pour moi de déconstruire une compréhension stéréotypée de l’islam en tant que pendant du christianisme. En effet, l’islam a parfois été décrit, même par le pape Benoît XVI, comme la religion de la transcendance, avec un Dieu retiré, inaccessible et inexplicable, ce qui est faux selon moi. Dieu peut être intimement présent dans la vie des musulmans. »
La bourse Guggenheim permettra à Mme Mittermaier de prendre congé de l’enseignement et de ses responsabilités administratives pour rédiger son étude ethnographique de Dieu.
« C’est le grand avantage de la bourse, dit-elle. Le temps gagné. »