2023
Federico Rosei
Un chercheur adopte une démarche interdisciplinaire pour mener des travaux prometteurs en nanotechnologie
2023
Un chercheur adopte une démarche interdisciplinaire pour mener des travaux prometteurs en nanotechnologie
La synergie créée par le décloisonnement des disciplines pour résoudre des problèmes : voilà la pierre angulaire du travail de Federico Rosei. Titulaire de la chaire de recherche du Canada sur les matériaux nanostructurés de 2016 à 2023, il étudie la structure et les propriétés des objets à l’échelle nanométrique. Un nanomètre (un milliardième de mètre ou un millionième de millimètre) de matière contient généralement de trois à quatre atomes.
« Quand on travaille à si petite échelle, les frontières entre les disciplines ne sont plus aussi distinctes, explique-t-il. Notre travail relève donc de la physique, mais aussi de la chimie et de la science des matériaux, voire de l’ingénierie. C’est l’un des aspects fascinants de mon travail : je peux collaborer avec des personnes de différents domaines et échanger avec elles des idées et des perspectives. Il en découle des résultats que nous aurions eu du mal à obtenir si nous avions fait cavalier seul. »
M. Rosei, qui enseigne la science des matériaux et la nanotechnologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) de l’Université du Québec, a reçu une Bourse de recherche Guggenheim en 2023, la seule dans la catégorie Ingénierie. Ses travaux sur les très petits objets, qui révèlent des effets quantiques ne survenant pas à l’échelle macroscopique, pourraient donner lieu à de nouveaux matériaux favorisant des percées technologiques dans les domaines de l’énergie, de l’électronique et de la santé.
Certains de ces objets s’appellent des points quantiques, qui sont très répandus dans les technologies modernes. Ils ont récemment fait la manchette puisque leurs inventeurs ont reçu le prix Nobel de chimie en 2023. « Ils sont largement mis à profit dans les technologies d’affichage, notamment pour les écrans d’ordinateurs et de téléphones intelligents, explique M. Rosei. Ces points émettent de la lumière; pour notre part, nous étudions les points quantiques qui absorbent le rayonnement solaire, si bien que nous pouvons le transformer en d’autres formes utiles d’énergie. » M. Rosei est par ailleurs titulaire de la chaire de l’UNESCO sur les matériaux et les technologies pour la conversion, l’économie et le stockage de l’énergie depuis 2013. Celle-ci repose sur un réseau de plus de 30 organismes provenant de 22 pays, qui ont convenu de mettre en commun leurs ressources pour élaborer des technologies d’énergie renouvelable.
« Selon les normes commerciales, les panneaux solaires sont faits de silicium. Pour élaborer la prochaine génération de panneaux solaires, nous devrons voir au-delà du silicium, et les points quantiques présentent un potentiel fort intéressant. »