2021
Tovi Grossman
Un chercheur aide la population à réinventer sa manière d’utiliser l’intelligence artificielle

2021
Un chercheur aide la population à réinventer sa manière d’utiliser l’intelligence artificielle
Tovi Grossman et son équipe de la University of Toronto étudient l’interaction humain-machine (IHM), soit tout ce qui touche à l’utilisation des technologies par l’être humain.
« Le domaine était autrefois centré sur l’interaction avec les ordinateurs de bureau – c’était ça, l’IHM, raconte le chercheur en informatique. Il a toutefois évolué pour englober l’ensemble des interactions humaines avec les technologies, y compris celles à venir, et leurs effets sur la société. »
Le point de vue de M. Grossman est assez courant : les interfaces technologiques ne sont pas toujours bien conçues et manquent souvent de convivialité. Les études contemporaines sur l’IHM s’attardent à la conception des interfaces pour simplifier leur utilisation et améliorer leur efficacité et souplesse.
M. Grossman, lauréat d’une bourse Sloan, s’intéresse tout particulièrement à l’interface de nouvelles technologies. « Au début des années 2000, mes études doctorales portaient sur les interactions avec les écrans multipoints, les interactions à main levée et les points de contact des écrans. À l’époque, la technologie était embryonnaire, c’était nouveau. Aujourd’hui, elle est partout. »
« Ce qu’on étudie maintenant, ce sont les innovations qui sont sur le point d’être déployées, et leurs conséquences sur la façon dont l’humain utilise la technologie. »
Plus spécifiquement, M.Grossman et son équipe veulent aider la population à améliorer leur utilisation d’outils technologiques.
« Au fil de notre travail, on s’est rendu compte que l’automatisation était de plus en plus répandue. Prenons le domaine de l’architecture, par exemple. Une partie du travail de conception va un jour être automatisée grâce à l’intelligence artificielle (IA). Les ordinateurs vont accomplir des tâches qui relevaient autrefois de l’humain, explique-t-il. L’IA va vraiment bouleverser les milieux professionnels. Je ne crois pas que cela supprimera des emplois, mais que leur nature va changer. Il faudra adapter nos façons de faire. »
« Ça nécessitera aussi de trouver le bon équilibre entre le travail accompli par l’humain et par la machine, ajoute-t-il. On ne veut pas demander à l’IA de tout faire pour nous, ce qui ne serait probablement pas possible de toute façon. Mais si on doit apprendre à travailler différemment, comment peut-on accompagner les utilisateurs dans la transition? L’une des clés est l’apprentissage en temps réel. Est-ce qu’on peut bâtir des interfaces tellement intuitives qu’on est presque pris par la main? »
La bourse Sloan permettra à M. Grossman d’accueillir de nouveaux assistants de recherche dans son laboratoire, qui compte actuellement sept étudiants au doctorat, trois à la maîtrise et deux postdoctorants.